Derrière les conduites addictives (mais dans d'autres pathologies également), se retrouvent en toile de fond régulièrement le stress et l'angoisse. C'est pourquoi, j' accorde quelques lignes à ces mots...ou ces maux, devrais-je plutôt écrire?
Le stress
La notion de "stress" a été initialement définie par un chercheur canadien, Hans Selye, comme "syndrome général d'adaptation " dans les années 1930. D'autres en parlaient dès le début du 20e siècle mais il précisa la notion en l'étayant par des expériences sur les animaux qui montrèrent qu'une contrainte du milieu sur l'animal génère chez lui des transformations physiologiques (au niveau hormonal notamment) pour s'adapter à la situation. Ensuite, une fois la perturbation passée et l'évênement géré, le corps doit retrouver son mode de fonctionnement "classique" et récupéré l'énergie dépensée pour faire face. Quand je dis "faire face", cela signifie "s'adapter "; la fuite ou l'inhibition sont des modes d'adaptation aussi valables que la lutte; tout dépend de la situation!
Un stress régulier peut significativement dégradé le métabolisme animal ou humain car l'ensemble des éléments qui nous aident à faire face au stress ne sont pas faits pour devenir des modes de fonctionnement permanents. A terme, cela épuise notre énergie et suscite des pathologies....Nous sommes faits pour nous adaptés mais pas pour nous sur-adaptés! Trop, c'est trop!
Voici un exemple: lorsque vous subissez un stress, c'est-à-dire lorsque vous éprouvez une " agression quelconque " (pour certains, demander son chemin est déjà un stress!), votre rythme cardiaque s'accélère, vous rougissez, vous transpirez à grosses gouttes.... Si la peur (ou une autre émotion) est plus intense, les réactions physiques peuvent être plus importantes et susciter des ulcères, des crises d'eczéma...
Le stress définit à la fois l'agent stressant et les perturbations (les symptômes) d'adaptation.
Chacun de nous vit le stress différemment: les éléments stressants et la réaction sont individuels, même si se sont les mêmes systèmes de régulation interne qui sont mis en oeuvre chez chaque humain...Tout comme dans le cas des émotions, qui servent également à nous adapter à notre environnement (retrouvez les émotions dans le chapitre sur le conseil en communication et relations...), le stress est à la fois commun à tous les humains et à la fois différent pour chacun de nous. C'est ce qui le rend difficile à définir et qui me fait écrire: ne pensez pas que votre stress n'est pas légitime par rapport à celui des autres....il n'y a pas d'échelle de valeur! Certains sont stressés par une souris, d'autres par un éléphant!
L'important est que vous réagissiez si le stress prend beaucoup de place dans votre vie et qu'il met votre équilibre en péril. Sa fonction initiale est de vous aider à bien vivre mais parfois, le mécanisme s'emballe et pour revenir à un fonctionnement respectueux de soi, il convient d'être accompagné pour rétablir l'équilibre intérieur (et extérieur, si cet extérieur est devenu trop stressant!).
Enfin, le stress peut être la conséquence d'épisodes traumatiques...C'est la bonne réponse de l'organisme dans les premiers jours mais, si les réactions révélatrices de stress (insomnie, images récurrentes, pensées envahissantes...) persistent, il est essentiel d'envisager un débriefing ou le soin par d'autres techniques appropriées pour la gestion des traumatismes.
L'angoisse
Etymologiquement, "angoisse" vient du latin qui signifie "passage étroit".
Le vocabulaire français est très riche et pour certains, là où je vais parler "d'angoisse", ce mot sera associé à des états d'anxiété, de peur, de souci, de préoccupation intense...L'objectif, au-delà du mot que chacun de nous emploie, est de vous signifier qu'un mal -être qui dure avec un sentiment d'insécurité permanent et des troubles qui perturbent votre quotidien (idées obsédantes, sueurs, malaises, maux de tête, incapacité à se concentrer...) méritent que vous preniez le temps d'y remédier. Si vous vous sentez "coincé" dans vos inquiètudes, votre état anxieux....alors il est important de vous faire accompagner.
Quand une personne a une peur, sa peur est généralement ciblée sur un objet...si elle devient disproportionnée (phobique), on travaille à réajuster l'émotion. Rappelons qu'à l'origine, là encore, la peur est utile et participe au maintien de votre équilibre. Quand on parle d'angoisse, généralement la personne a perdu l'objet initial... elle ne sait plus de quoi elle a peur ; elle a peur "de tout et de rien". L'angoisse mérite de rechercher les évênements et les émotions d'origine, la peur et le stress originels, avant de réajuster votre équilibre... L'angoisse est un mécanisme de répression des émotions et il est important de libérer les émotions non vécues pour en sortir.
Addictions et compulsions comme solutions?
Certains vont essayer de sortir de l'angoisse et du stress, d'apaiser leur insécurité intérieure en cherchant une aide comme l'alcool qui anesthésie les émotions, les douleurs ou les compulsions pour tenter désespérement de mettre des sécurités extérieures pour canaliser leurs perturbations internes. Malheureusement, ces solutions ne seront pas les bonnes...La prévention, c'est de trouver la personne qui vous aidera à accueillir vos émotions, vos angoisses, à libérer votre état de stress et à stimuler votre sécurité intérieure et l'estime de vous. Dans tous les cas, si vous n'avez pas pu prévenir, pour guérir, il sera essentiel de travailler sur ces points-clés que sont la sécurité intérieure, les ressources cachées et l'estime de vous... peut-être le formulez-vous ainsi : la confiance en vous!